lundi 4 juillet 2011

Essai BMW Série 1 M Coupé

Oui, non, peut-être... Enfin !! Après de longs mois d'info et d'intox, la BMW Série 1 badgée du fameux M est devenue réalité. Magique !







Conduite 

Le dernier monstre du département Motorsport de BMW est une sorte de mélange détonant. A une base de Série 1 coupé, la marque à l'hélice a greffé un moteur de Z4 -celui du 35is- et des trains roulants de M3 retravaillés. Ne croyez pas que cela fasse de la "Une" M un pudding indigeste. Rien que la mise en route du 6-cylindres en ligne 3.0 met en appétit par le bourdonnement des deux doubles sorties d'échappement. Gavé par deux petits turbo de faible inertie, ce bloc à injection directe de 340 ch libère sa force sans aucun temps de réponse. Pensez donc, ses 500 Nm de couple déboulent aux roues arrière dès 1 500 tr/min. Interdiction de "déraper" sur la pédale des gaz sous peine de changer de système solaire sans le vouloir. Mais si vraiment c'est votre souhait de changer d'atmosphère, une pression sur le bouton "M" au volant permet de sélectionner la cartographie moteur la plus "agressive". La réponse de la mécanique plus immédiate encore s'accompagne alors de l'ouverture des clapets d'échappement. De 1 000 à 7 000 tr/min, le "6 en ligne" vocifère toute sa hargne en poussant très fort et en éructant de sacrées déflagrations à chaque changement de rapport. Magistralement commandée par un levier court et précis, la "bonne vieille" boîte mécanique 6 vitesses permet de les enchaîner à la volée. Tout ça pour vous dire que le kilomètre départ arrêté est abattu en 24"2.
Mais le fameux "M" au volant permettant de faire "disjoncter" la bête a également pour effet de reculer le seuil d'intervention de l'ESP. Sans muselière ou presque, la Série 1 M mord le bitume à l'aide son train avant acéré puis tourne autour de celui-ci en laissant glisser son postérieur. Avec un peu de métier et une grosse paire de biceps, le pilote peut s'appuyer sur le pont autobloquant (0-100%) pour canaliser la dérive et jouir de l'équilibre du châssis. En cas de sortie sur circuit, sachez que l'ESP reste entièrement déconnectable. Hélas, un usage sur piste révèle une trop récurrente lacune des modèles labellisés Motorsport : les freins n'ont pas l'endurance que laisse espérer le diamètre des disques perforés (360 mm à l'avant, 350 à l'arrière). Ils répondront toujours, mais la pédale s'évanouit rapidement et les grognements invitent à les laisser souffler dès la fin du premier tour. Frustrant.

Sécurité 

Pourvue d'un châssis équilibré, équipée d'un autobloquant et surveillée de près par un ESP autoritaire lorsqu'il est totalement connecté, la Série 1 M accepte d'être conduite par les novices. Attention cependant à la vitesse, toujours supérieure à ce que l'on s'imagine étant donné le souffle immédiat du 3.0 biturbo. Il faut également rester sur ses gardes les jours de pluie. Les larges pneus arrière 265/35 ne font pas bon ménage avec une chaussée détrempée. Un missile de 340 ch n'est pas l'engin idéal pour s'essayer au surf.

Confort 

Malheureusement, l'ensemble du réseau routier n'est pas revêtu comme un circuit. Avant même de se lancer sur le réseau secondaire, les vertèbres s'entrechoquent rien qu'à la vue des jantes de 19 pouces enveloppées par de Michelin Pilot Sport aussi épais qu'un film alimentaire. A tort peut-être. La Série 1 M n'a rien d'un tapis volant, mais pour être honnête, la fermeté de son amortissement est encore compatible avec un usage quotidien à condition d'entretenir son gainage dorsal en salle de sport deux fois par semaine. Après tout, le statut de pilote se mérite. Une voiture à plus de 50 000 € aussi. Hélas, la présentation intérieure est indigne de ce tarif. Cette Série 1 a comme circonstance atténuante d'être en fin de carrière. Tout de même, le soufflet de commande de boîte et l'étroit bandeau sur la planche de bord en Alcantara sont la seule consolation à un habitacle sombre, par endroits habillé de plastiques quelconques. Pour le parfum d'exclusivité, on repassera. Reconnaissons néanmoins à la Série 1 M de pouvoir faire partager le grand frisson à 4 occupants et à leurs bagages, ce dont peu de sportives de cette trempe peuvent se targuer.

Ecologie 

Mesurée par nos soins, la consommation moyenne dépasse de peu les 10 l/100 km (10,2). Soit l'équivalent de celle d'un gros 4x4 diesel moitié moins puissant. En se penchant d'ailleurs sur les émissions de CO2, on s'aperçoit que l'injection directe d'essence et la double suralimentation portent leurs fruits : cette "Une" M de 340 ch, avec 224 g/km, rejette moins de dioxyde de carbone qu'un Jeep Wrangler 2.8 diesel de 200 ch (227 g/km).

Budget 

Vendue à partir de 53 400 €, la Série 1 M Coupé est ici 2 000 € moins chère qu'une Audi RS3 et même quasiment 20 000 € moins chère qu'une Porsche Cayman R si l'on s'intéresse aux sportives pures et dures. Ce qui n'empêche pas BMW de pécher par mesquinerie en laissant les phares et essuie-glaces automatiques (140 €), la climatisation automatique bi-zone (600 €) et même l'accoudoir central (175 €) au rang des options. A négocier à l'achat !

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