Chez BMW, les canons de la beauté classique s'appellent Série 7, Série 5 et Série 3. En réaction, la Série 5 Gran Turismo ose une silhouette qui crée la discorde au sein des fidèles de la marque. Elégante, la Série 6 Gran Coupé saura faire l'unanimité. Même si elle défriche à son tour une voie nouvelle chez le constructeur allemand.
De même que l'Audi A5 Sportback n'est qu'une variante "coupé 4 portes" de l'A4, de même qu'une Volkswagen CC veut taire sa filiation avec la plus humble Passat, la BMW Série 6 Gran Coupé veut oublier qu'elle est une Serie 5 à cœur. Histoire d'entretenir l'illusion qu'elle n'est pas une vulgaire berline mais plutôt une version rallongée et plus exclusive du déjà très exclusif Coupé Serie 6. Vous me direz qu'elle aurait aussi bien pu s'appeler Série 7 ou 5, tant il est vrai que les BMW "7", "6" et "5" partagent tout, du moteur jusqu'aux trains roulants, en passant par la boîte de vitesses. De véritables sœurs de lait !
Quoi qu'il en soit, personne ne contestera la nécessité pour BMW d'enrichir ainsi sa gamme. Près de sept ans après une certaine Mercedes-Benz CLS, mère de toutes les berlines hard-top modernes, près de trois ans après la Volkswagen Passat CC et deux ans après l'Audi A5 Sportback, il était grand temps que la Bavaroise de Moteurs s'essaie au genre du grand "coupé 4 portes". En la matière, BMW accusait un retard certain. Constat qui ne doit pas être pris comme un reproche.
Lorsque BMW prend la concurrence de court sur un segment particulier du marché, il se laisse distancer sur un autre. Ainsi va la gloire du monde. Ne fallut-il pas quelques années à Mercedes-Benz et à Audi pour répliquer au BMW X3 ? En retour, il aura fallu quelques temps pour que BMW et Audi trouvent les ressources pour emboîter le pas à Mercedes et à sa magnifique CLS. Un bureau d'études n'est pas extensible à volonté, savez-vous bien ?
La troisième silhouette de la famille Série 6 après le Cabriolet et le Coupé se veut le "premier coupé quatre portes de l’histoire de BMW". Ce qui ne l'empêche pas de singer les codes stylistiques qui ont si bien réussi à la Mercedes CLS.
On retrouve ainsi un long pavillon surbaissé associé à une lunette non moins allongée, qui font paraître le capot démesurément… long. Lui aussi. Si les amateurs de belles automobiles apprécient autant les "coupés 4 portes", c'est parce qu'ils y voient un retour en grâce des proportions flatteuses des grandes berlines d'antan. Une mode qui, ironie de l'Histoire, se développe chez les constructeurs allemands en même temps que la formule de la "5 portes" à l'arrière fuyant. Alors que le hayon leur paraissait jusque-là si vulgaire, si utilitaire… Fermons la parenthèse.
Coupé 4 portes, mais à 4 + 1 places
L’empattement allongé de 113 millimètres (2.968 mm) par rapport à la BMW Série 6 Coupé se traduit par un espace aux jambes sensiblement supérieur pour les passagers arrière. Ce qui permet à la BMW Série 6 Gran Coupé plus longue de 11 cm que le Coupé d'offrir ce qu'elle appelle "4+1 places". Entendez par là qu'il faudra être cul-de-jatte ou bien passablement masochiste pour voyager au centre de la banquette arrière mais que, officiellement, la place existe. Pour de courtes distances.
BMW précise que l'assise des sièges a été "légèrement rehaussée par rapport aux BMW Série 6 Coupé et BMW Série 6 Cabriolet" mais, dans le même temps, le constructeur affirme que les dossiers de sièges arrière ont été inclinés "selon un angle privilégiant le confort". Les mauvaises langues diront que, sans ça, la garde-au-toit n'aurait pas été suffisante, malgré un pavillon plus haut de 2 cm que celui du Coupé. A vérifier lors d'un premier essai.
Une trappe de chargement et le dossier de siège arrière rabattable par moitiés asymétriques permettent de porter le volume du coffre à bagages de 460 litres à un maximum de 1.265 litres, augmentant ainsi la polyvalence de la voiture.
Moteurs à technologie BMW TwinPower Turbo
Pour le lancement, la gamme sera composée d'une BMW 640i Gran Coupé animée par un six cylindres essence de 320 chevaux (235 kW) à turbocompresseur Twin Scroll, à injection directe et à distribution sans papillon Valvetronic (7,7 à 7,9 l/100 km et 179 à 183 g/km CO2 selon les pneumatiques). Ainsi que d'une BMW 640d Gran Coupé de 313 chevaux (230 kW ; 5,5 à 5,7 l/100 km et 146 à 149 g/km) animée par un six cylindres en ligne Diesel à suralimentation variable à double étage et à injection directe à rampe commune. Viendront ensuite la BMW 650i Gran Coupé, modèle porte-étendard propulsé par le huit cylindres de 450 chevaux (330 kW) étrenné par le Coupé 650i, équipé de l'injection directe, de la distribution Valvetronic et d'une suralimentation par deux turbocompresseurs.
Toutes ces variantes seront dotées en série d’une boîte automatique à huit rapports, d'un système d'arrêt-démarrage automatique et de la "commande de régulation du comportement dynamique". Derrière ce jargon BMW se cache une direction à assistance électromécanique dite active (Servotronic), un amortissement variable piloté, un régulateur de vitesse avec fonction de freinage et le typage sport des paramètres de conduite Adaptive Drive, avec fonction antiroulis. Dès son lancement, la 650i Gran Coupé pourra être commandée avec la transmission intégrale xDrive.
Outre la boîte automatique, l'arrêt-démarrage automatique, l’amortissement piloté, la direction variable, les jantes de 18 pouces, les phares au xénon et l'éclairage diurne à diodes, la dotation de série comprend le système de commande iDrive, un volant multifonctions gainé cuir à réglage électrique, le régulateur de vitesse adaptatif, les rétroviseurs rabattables, la sellerie cuir Dakota, les sièges avant chauffants à mémoire, la climatisation automatique bizone, ainsi que la radio à interface USB. La BMW Série 6 Gran Coupé pourra d'emblée être équipée d'un pack sport M reconnaissable à ses éléments de carrosserie spécifiques : boucliers, bas de caisse, échappement sport avec embouts spéciaux, étriers de frein noirs, jantes de 19 ou de 20 pouces.
La grille des tarifs n'a pas encore été communiquée par BMW.
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