lundi 24 octobre 2011

Maserati Granturismo MC Stradale : l’Orfeo

Pas de méprise, la MC Stradale n’est pas une voiture de course lâchée sur route, mais l’inverse : une GT rendue franchement turbulente. Maserati a apporté le grain de folie qui manquait à la Granturismo S; Visiblement, c’était nécessaire.







Sa raison d’être est simple. Il manquait au catalogue Maserati une offre réellement sportive, répondant aux désirs d’une frange de la clientèle adepte d’usage extrême.
La Granturismo S, trop lourde, trop policée malgré son V8 4,7 litres, un bloc qui restera dans les mémoires, peinait à assumer ce rôle. Même si son équilibre et ses limites nous avaient bluffés, nous en étions ressortis en nous disant qu’un peu plus de rudesse pourrait davantage affoler les sens.
Et puis, le passé de Maserati en compétition méritait bien cet hommage. Dont acte, le trident s’est attelé à viriliser la Granturismo S en puisant dans l’univers de la course. En l’occurrence, les Granturismo évoluant en Trofeo ont été prises pour modèle. MC, cela signifie Maserati Corse, en référence au département course de la marque. Stradale, pour les étrangers à la langue de Dante, signifie qu’elle a le droit de poser ses P Zero Corsa en dehors des circuits. Lâchée en pleine nature… L’intérêt, pour le gentleman, sera de se rendre par la route à son track day dominical.
Il a donc fallu muer l’élégante cantatrice en diva dévergondée. En d’autre terme, lui ôter quelques kilos superflus : 110 kg exactement, par allègement de l’habitacle ( baquets, -26 kg ), suppression de certains insonorisants, des sièges arrière et de la suspension pilotée.
La suite du traitement visait à donner plus de voix à son cœur, et dynamiser ses dessous. Le traitement MC, appliqué au coup de crayon de Pininfarina, a préservé son profil tout en ondulation. Sauf qu’ici, la chute de reins gracile et le galbe généreux des ailes avant cohabite avec quelques belliqueux attributs : diffuseur proéminent flanqué de deux sorties centrales, et bouclier avant redessiné, afin d’améliorer les appuis aérodynamiques. Sur ce point, la progression annoncée est de 25 % à l’avant et 50 % sur la poupe. L’italienne repose également plus bas de 10 et 12 mm.
Curieux mélange des genres, mais totalement assumé. Les ouies supplémentaires sur le capot et derrière les passages de roues avant se chargeront du refroidissement du V8 et des gros freins carbone-céramique, qui en auront besoin. Le V8, plus puissant de 10 ch ( seulement? ), ne va pas tarder à s’ébrouer. Harnais 4 points en place, volant en alcantara réglé au millimètre, on sait d’emblée à quoi s’en tenir dans les baquets en carbone au maintien ferme : dans le dos, un arceau et un extincteur ( optionnels à 2632 et 311 €, dommage à ce niveau ). Ambiance paddock… Oublié, l’esprit gentiment baroque des versions simples de la Granturismo. Surtout dès les premiers tours de roues, où l’on coupe bien vite la radio. Concentration de mise, les 450 ch devront juguler environ 1,8 t, avec votre serviteur harnaché derrière le cerceau.

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