Certes, la nouvelle Série 1 ressemble comme deux gouttes d'eau à sa devancière. Pourtant, la petite BMW change radicalement ses manières. Son confort de suspension, sa qualité de finition et son habitabilité en hausse apparaissent comme autant de petites révolutions.
A comparer le style de la nouvelle Série 1 avec celui de sa devancière, on s'interroge : BMW ne nous ferait-il pas passer un gros restylage pour une nouveauté ? De profil, rien ne ressemble plus à une ancienne Série 1 que la nouvelle. Les designers se sont contentés d'effacer les derniers reliefs de l'influence de Chris Bangle, l'ancien responsable controversé du style de la marque. Les deux lignes convexes de bas de caisse disparaissent au profit d'un tracé plus classique. Il n'y a guère que la face avant qui évolue sensiblement. Elle se distingue par ses nouvelles optiques biseautées et une calandre en pointe qui tente de recréer un effet "nez de requin" typique des BMW des années 80. A l'arrière, les feux redessinés adoptent une forme des plus banales.
Essai BMW 118i Urban Life Image © LQA - C. Pinet |
Cette timidité apparente s'arrête là. Qu'on se le dise : la Série 1 est bien une nouvelle voiture. Cela saute aux yeux dès que l'on s'installe à bord. Première surprise, la qualité de finition, enfin digne de la marque. L'assemblage apparaît rigoureux, les plastiques flattent l'œil et le toucher. Les boutons se montrent agréables à manipuler et l'ergonomie se montre irréprochable. Dans cet environnement ouaté, quelques anicroches subsistent cependant : la poignée de boîte à gant ou encore certains plastiques de console contrastent par leur aspect peu engageant.
La technologie numérique fait une entrée fracassante dans cet habitacle, toujours dessiné autour du conducteur. Ainsi, les compteurs analogiques sont désormais noyés dans un écran LCD capable d'afficher sur toute la largeur du combiné les indications du GPS, des informations relatives au système audio ou les consommations. L'écran flottant central, issu de la Série 6, est disponible en deux tailles : 6,8 pouces ou 8,8 pouces. Selon BMW il équipera plus de 90% des modèles vendus. De quoi afficher confortablement tous les derniers raffinements du "Connected Drive" auxquels la Série 1 a naturellement droit. Citons par exemple un nouveau système d'information traffic en temps réel baptisé "rtti" qui calcule la vitesse du trafic grâce aux informations diffusées anonymement par les téléphones portables des conducteurs pris dans les embouteillages.
La surface de chargement apparaît beaucoup plus régulière qu'auparavant. Image © LQA - C. Pinet |
La Série 1 reste cependant fidèle aux bonnes habitudes de BMW. Assis très bas, le conducteur profite d'uneposition de conduite parfaite grâce à la large amplitude de réglage offerte par le siège et le volant.
A l'arrière, la nouvelle Série 1 traite un peu mieux ses passagers qu'auparavant. La garde au toit et l'espace aux genoux progressent sensiblement. Toutefois, un adulte de plus d'1,80 m se trouvera un peu à l'étroit et ressentira même une sensation de confinement causée par le montant de custode qui reste assez épais. De même, le passager central, contraint de placer ses pieds de chaque côté du tunnel de transmission se trouvera en mauvaise posture.
Révolution copernicienne
Dès les premiers tours de roues, la petite BMW surprend par la qualité de filtrage offerte par ses suspensions même dans notre version "sport". Leur souplesse tranche résolument avec la fermeté qui caractérise les productions germaniques contemporaines. A croire que les metteurs au point de BMW se sont inspirés des Peugeot de la grande époque, alliant moelleux de suspension et "toucher" de route hors pair. Il est vrai que ce parti-pris était déjà manifeste sur la nouvelle Série 5, qui fait partie des plus confortables de sa catégorie. A noter que pour profiter à plein de ces qualités, il convient d'éviter les jantes de 18 pouces optionnelles. Comme toujours, celles-ci altèrent quelque peu le confort par la faute de pneus de taille plus basse.
Contrairement à sa devancière, la Série 1 brille par son confort. © LQA - C. Pinet |
La souplesse de suspension ne nuit pas à la qualité du comportement routier, excellent.Bien posée sur ses pneumatiques Bridgestone, l'auto offre un niveau d'adhérence tout bonnement exceptionnel. Ceux qui craignent l'attitude survireuse des propulsions peuvent se rassurer. Même en situation extrême avec l'ESP déconnecté, l'arrière apparaît proprement boulonné sur la route. On voit par là que BMW sait écouter les propriétaires de la Série 1 actuelle, dont 80 % ignorent qu'il s'agit d'une propulsion…(sondage réalisé par BMW).
Cependant, l'auto n'en perd pas pour autant son agilité et sa précision. Le petit volant, qui tombe parfaitement dans les mains, agit sur une direction extrêmement directe et précise. Les plus exigeants reprocheront peut-être à l'assistance un petit excès de douceur.
Un moteur performant mais sans caractère
Une fois n'est pas coutume, nous avons choisi d'essayer la nouvelle compacte BMW en motorisation essence. A cela une raison : elle étrenne un tout nouveau bloc quatre cylindres 1.6 turbo, fort de 170 ch sur notre version 118i. Contrairement aux apparences, ce moteur n'a rien en commun avec le 1.6 de la Mini partagé avec PSA. Sa conception est pourtant similaire : il fait appel en effet à l'injection directe, au calage variable à l'admission et à l'échappement ainsi qu'à un turbo "Twinscroll" dont la turbine est entraînée par un double flux de gaz d'échappement.
Le moteur de la BMW 118i se montre agréable bien qu'un peu impersonnel. Image © LQA - C. Pinet |
Ce moteur se distingue par sa trèsgrande souplesse et sa parfaite linéarité. Grâce au couple maximum de 250 Nm disponible dès 1.500 tr/min, il offre des relances très convaincantes. Malheureusement, ce moteur —comme les autres 4 cylindres turbo qui pullulent sur le marché — pêche par son manque de caractère. Sa sonorité banale et son manque d'entrain dans les hauts régimes semblent préparer parfaitement le terrain aux motorisations électriques. Comme elles, il devient un simple accessoire auquel on demande avant tout de se faire oublier.
Notre modèle était équipée de la boîte automatique ZF huit vitesses (option facturée 2.200 €), inédite sur un modèle aussi compact. A bord de la Série 1, elle fait preuve de la même efficacité que sur les Séries 5 et 7. La sensation de rapidité de passage de rapport est équivalente à celle d'une boîte à double embrayage même s'ils s'avèrent un peu plus lents dans la réalité (200 millisecondes contre 8 pour une DSG6 de chez Volkswagen). En revanche, la ZF surpasse la DSG par sa douceur de fonctionnement, exemplaire. Seul regret, l'indisponibilité des palettes au volant sur les modèles essence.
En matière de consommation, les 5,9 litres aux 100 km annoncés par BMW sont évidemment assez théoriques. Nous avons relevé pour notre part des scores plus proches des 8 litres aux 100 km en moyenne, voire 10,5 litres en conduite très active, ce qui reste raisonnable pour un moteur turbo essence de 170 ch couplé à une boîte automatique.
On le voit, la Série 1 fait sa révolution, mais pas dans ses tarifs. Elle reste une voiture chère. La 118i est ainsi facturée à partir de 28.000 € en finition d'accès Premiere et 32.400 € dans notre version Urban Life. Celle-ci se montre cependant bien équipée avec le détecteur de pluie, l'aide au stationnement avant et arrière, le Start Stop, le régulateur de vitesse, l'autoradio "Professional" avec écran 6,5 pouces. Cependant, l'Alfa Romeo Giulietta 1.4 170 ch offre une version pourvue de la navigation et du cuir pour 2.400 € de moins.
En résumé | ||||||||||
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