mercredi 6 juillet 2011

Nissan Evalia : Sérénade pour famille nombreuse

Présenté au Salon de Hanovre en septembre dernier, le Nissan Evalia se situe à mi-chemin entre ludospace type Partner et monospace type Scénic. Proposé à un tarif abordable, ce dérivé du fourgon NV200 vise les familles nombreuses à petit budget, dans la lignée du défunt Serena.




Dans les années 1990, le Nissan Serena a su se faire une jolie place sur le segment des monospaces. Il faut dire alors que son rapport encombrement/habitabilité n’avait pas d’égal, à une époque où les monospaces compacts type Renault Scenic n’avaient pas encore envahi le marché. Depuis, le Serena a continué sa carrière en solo au Japon, s’embourgeoisant au fil des ans et délaissant sa base utilitaire.
Nissan Evalia

Qu’importe, Nissan comble le manque avec l’Evalia. Très compact (large de 1,69 m et long de 4,40 m, contre 4,38 m pour un Peugeot Partner Tepee), il s’étend en hauteur (1,86 m), pour des dimensions très, très proches de celles du Serena. Comme ce dernier, il présente deux portes coulissantes et sept sièges. Même avec sept personnes à bord, le coffre reste décent, avec un volume de 900 litres, qui peut grimper à 2.900 litres tous sièges rabattus. L’accessibilité est quant à elle assurée par deux portes coulissantes, de série sur toutes les versions.
Sept places décentes dans un encombrement si faible, voilà qui devrait séduire les familles nombreuses qui devaient jusque-là se contenter de monospaces compacts à sept places plus gros et plus chers ou des strapontins des Peugeot Partner, Citroen Berlingo ou Dacia Logan MCV. Ou encore d’un Nissan Serena d’occasion affichant fièrement plus de 200.000 kilomètres au compteur, monture décidemment incontournable.
L'indigence au programme
Nissan Serena (1993)

Les abonnés à la file de gauche se réjouiront d'apprendre que l’Evalia rend hommage au Serena — décidément pas un foudre de guerre — en n’adoptant que des moteurs de puissance modeste. Au programme : le 1.5 dCi bien connu du groupe Renault, en version 90 ou 110 ch. Avec plus de 1.400 kg à tracter, on craint le pire. Le fulgurant Serena 2.3 D réclamait 27,8 secondes pour atteindre 100 km/h, un temps jugé calamiteux à son époque déjà. Nissan n’a pas communiqué les chiffres de l’Evalia sur le même exercice.
De même, les nostalgiques du Serena croisent les doigts pour que Nissan n’ait pas trop soigné l’insonorisation, de manière à pouvoir retrouver l’ambiance sonore du regretté monospace. 
Nissan Evalia

Nissan Evalia

Sur le plan de l’équipement, Nissan a le bon goût de proposer une version de base dépourvue de climatisation. Ainsi, les parents nés dans les années 1980 pourront faire découvrir à leur progéniture les joies d’un trajet de vacances d’été en fourgonnette vitrée (pour mieux profiter de l’effet de serre). Là encore, la nostalgie nous étreint. Jamais nous n’aurions imaginé qu’une génération élévée à l’esquimau Magnum et à la Wii puisse un jour goûter à des tels voyages temporels.
Le ravissement se poursuit lorsque l’on découvre que l’Evalia Visia (finition de base) est chaussée de jantes 14 pouces, dimension que l’on croyait à jamais chassée par la mode du crossover urbain. Concession au modernisme, cette version de base, vendue 18.400 € (uniquement avec le dCi 90) dispose de série de vitres électriques à impulsion, du verrouillage centralisé et d’un radio CD MP3 Bluetooth. Pour profiter de la climatisation manuelle, il faut ajouter 800 € (1.100 € en combinaison avec la troisième banquette).
A la lecture de la dotation de la finition Accenta, notre sourire béat se crispe un peu : celle-ci cède à la tentation du luxe, en offrant d'office la climatisation manuelle, l’accès et le démarrage sans clé, la caméra de recul, le capteur de pluie, le régulateur de vitesse l’allumage automatique des phares ou encore les rétroviseurs électriques. Il est même possible d’obtenir en option un pack comprenant ESP et airbags latéraux (500 €), un autre comprenant des jantes alliage 14 pouces et des antibrouillards (400 €), la climatisation automatique (300 €) ou encore le GPS (500 €). Celle-ci est vendue 19.750 € avec le dCi 90 et 20.450 € avec le dCi 110.
Avec l’Evalia, Nissan est parvenu à saisir l’essence même de l’irremplaçable Serena. Que le constructeur japonais soit remercié de nous offrir une telle madeleine de Proust sur roues.

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