vendredi 30 mars 2012

Ferrari F12 : cultiver 65 ans de V12



Ferrari a ouvert à Genève une nouvelle page de l’histoire des GT à V12 avant. Du haut de la F12 Berlinetta, plus d’un demi-siècle d’histoire Ferrari nous contemple. Retour sur une tranche de vie mécanique qui a débuté en 1947 avec la 125 S.
Le V12 avant, c’est l’architecture historique Ferrari. Inutile de rappeler l’attachement du Commendatore à cette disposition, c’est même la seule à avoir motorisé les productions du tout jeune constructeur durant ses premières années d’existence ( jusqu’à l’arrivée du premier V8 en 1955, pour un projet conjoint avec Lancia ).
Enzo Ferrari, en quittant Alfa Romeo pour voler de ses propres ailes, avait emmené avec lui Gioacchino Colombo qui supervisera le développement du V12 éponyme. D’abord d’une cylindrée de 1,5 l, qui emmènera une 125 S à la victoire du Grand Prix de Rome en 1947.
Les heures de gloire du V12 Colombo se sont succédées, avec pour point culminant la saga des 250 ( pour rappel, en référence à la cylindrée unitaire du V12 de 3 litres ).
La génération sera surtout marquée par sa déclinaison GTO en 1962, et ses succès en compétition. Après ses trois titres de champion du monde des constructeurs consécutifs ( 1962-1964 ), la 275 apparaît comme une évolution esthétique de la famille 250. Progrès  mécanique également, puisque le V12 cube désormais 3,3 litres.

Le V12 Colombo, de la 125 S à la 412…

Rares sont les moteurs à avoir connu une carrière aussi longue. Sa relative fiabilité pour une mécanique de pointe a permis de pousser assez loin ses capacités d’évolution. L’innovation aussi, puisqu’il était l’un des premiers moteurs de production à retenir une architecture supercarrée ( alésage x course : 55 x 52,5 mm sur la 125 S ). Et surtout, son pedigree a joué : Ferrari a su tirer parti de cette mécanique, noble par nature, jouissant d’un équilibre vibratoire quasi parfait, pour en faire un bloc tour à tour bourgeois et virulent.
L’ultime évolution du V12 Colombo animera la discrète 412 ( disparue en 1989 ), d’une cylindrée de 4,9 l. Si l’on fait exception de l’ouverture à 180 ° du V12 ( en position centrale arrière cette fois ) sur les BB512 en 1976, puisque le Boxer perdurera jusqu’en 1996 avec la 512M, dernière évolution de la Testarossa. Et nous omettons encore d’autres mythes apparus entre temps, 365 GTB/4 en tête ( 1968-1976 )…
Cette longévité du Colombo, appuyée par l’aura de ses succès en compétition et son tempérament toujours amélioré sans perdre de vue son caractère pointu originel, occulte un autre V12 Ferrari.
Le bloc Lampredi, initialement développé pour la Formule 1, connaitra une carrière plus courte. On le retrouve essentiellement sur la série des Ferrari America ( hormis les 365, 410 et 500 Superfast qui recevaient le V12 Colombo ), et sur les 250 Europa et Export, seules 250 à ne pas recevoir le moteur Colombo.
La relève sera assurée au début des années 90 par un nouveau V12 5,5 litres, baptisé Dino, introduit sur la 456. Le Grand Tourisme Ferrari trouvait ainsi une nouvelle représentante, forte de 442 ch, qui signera un record à sa sortie en 1992 : celui de première 4 places à franchir la barre des 300 km/h. Ce moteur fera ensuite les beaux jours des 550 et 575M Maranello, puis de la 612 Scaglietti ( 540 ch ), remplacée en 2011 par la FF.
Aujourd’hui, le bloc de 6,3 litres de la F12 revendique 740 ch. Ce V12 à injection directe, introduit sur la FF, marque l’entrée des grandes GT Ferrari dans l’ère de l’efficience. Nous disions, lors de l’essai, que « la révolution se passait sur la fiche technique. Pas à son volant » ( à voir, Essai Ferrari FF : la sublime dévoyée ). Programme prometteur pour la suite.
Désormais, il s’agit de voir vers quels sommets la F12 portera le flambeau de la 599 GTB Fiorano. En attendant la possible arrivée d’un module hybride, aujourd’hui presque inéluctable chez Ferrari. Là, le défi est d’une autre envergure.

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